2004 > danse contemporaine > durée 1h
Un des points de départ à l’envie d’aborder cette thématique est la légende de l’ange de l’oubli :
Avant la naissance, les futurs nouveaux nés possèdent toute la connaissance et le savoir accumulés depuis l’aube des temps ; ils savent tout sur tout. Au moment où ils naissent, un ange s’approche et leur pose un doigt sur la lèvre supérieure. Instantanément, ils oublient tout et gardent seulement la trace du doigt posé sous le nez. Cette histoire, au-delà de son charme attendrissant, évoque les notions de réminiscence, de perte originelle et nous interroge sur cette impossible anamnèse qui semble obséder l’humanité depuis longtemps. De manière évidente, cette obsession s’est souvent exprimée sous la forme de dérives diverses, ayant conduit l’humanité à son état actuel. L’ esprit de la pièce est imprégné de cette réflexion.
Un autre élément d’inspiration est la prise en compte de différents types d’oubli, tels qu’ils nous sont proposé par l’ethnologue Marc Augé dans son livre Les formes de l’oubli :
“ L’oubli est nécessaire à la société comme à l’individu. Il faut savoir oublier pour goûter la saveur du présent, de l’instant et de l’attente, mais la mémoire elle-même a besoin de l’oubli : il faut oublier le passé récent pour retrouver le passé ancien. La mémoire du passé, l’attente du futur et l’attention au présent génèrent trois “figures” ou formes de l’oubli et ordonnent la plupart des grands rites africains, qui se présentent ainsi avant tout comme des dispositifs destinés à penser et à gérer le temps. Le rite est exemplaire de la tension entre mémoire et attente qui caractérise le présent, dans la mesure où il organise le passage d’un avant à un après dont il est à la fois le truchement et le repère. “
Cet angle de vue particulier sur la notion d’oubli met en évidence les notions d’écoulement du temps et d’emploi du temps (au sens de l’usage que l’on en fait). Ces considérations temporelles vont fournir les principaux éléments de l’ossature de la pièce et assez naturellement, la confrontation de nos histoires
personnelles, ainsi que celles des danseurs, avec ces différents points de vue sur l’oubli fournit l’essentiel de “la chair” de la pièce.
Distribution
chorégraphie Youtci Erdos, Manuel Chabanis avec la collaboration des danseurs I danseurs Manuel Chabanis, Marianne Descamps, Youtci Erdos, Mychel Lecoq, Johanna Moaligou, Christian Ubl I lumière André-Paul Venans I musique Plastikman, Fluke, Howie B
partenaires
Conseil Général de l’Isère, ville de Grenoble, Adami ; Coproduction : CCN de Rillieux la Pape/ Cie Maguy Marin dans le cadre de l’ Accueil-Studio 2004, Cie Christiane Blaise dans le cadre des Traversées en Compagnie ; Résidences de création : Théâtre Sévelin 36/Cie Philippe Saire (CH).